« Le gouvernement nous a pris toutes nos terres, depuis Kololo jusqu’au district de Lipan In Lamwo » – Livinstong Okello-Okeelo, ancien député du compté de Chua et président de Acholi Wang Oo, le forum local au sein duquel les membres de la communauté discutent et échangent des idées sur leurs normes et leur avenir

Les Acholis sont aujourd’hui traités comme des criminels et expulsés de leurs terres coutumières, et non reconnus pour le rôle qu’ils ont joué dans la préservation de l’inestimable nature.

Selon eux, Apaa – qui fait partie du district d’Amuru, une région du nord de l’Ouganda – relève de leurs terres coutumières, mais l’autorité nationale chargée de la faune et de la flore, l’Uganda Wildlife Authority (UWA), affirme qu’ils occupent illégalement une réserve délimitée. Depuis 2011, l’UWA soutient une série d’expulsions forcées, menées à bien par des gardes forestiers, des policiers et des soldats de l’armée nationale, la Force de défense du peuple ougandais.

À l’occasion de ces procédures, les militaires ont pillé des biens comme des poulets ou des panneaux solaires, puis incendié les cases des Acholis. Les organisations de la société civile présentes en Ouganda ont ainsi découvert qu’ils avaient brûlé 844 cases au total et que les expulsions avaient entraîné le déplacement de plus de 26 000 personnes[1].

Ces communautés dépendent entièrement de leurs terres. Les aliments cultivés dans ces régions subviennent aux besoins des familles et servent même de source principale de revenu pour l’éducation et la santé des enfants. Après leur expulsion, ces populations sont devenues dépendantes de l’aide alimentaire et exposées à la famine.

En 2017, une juridiction a déclaré qu’Apaa relevait bien des terres coutumières de ses résidents actuels et que les tentatives d’expulsion devaient cesser. Mais les expulsions ont continué en 2018, avec pour conséquence des actes de harcèlement et des assassinats : un homme, Okello, a été abattu par un officier de l’armée ; une femme âgée, Auma, a fait une chute mortelle en fuyant une tentative d’expulsion ; et un garçon âgé de 9 ans a disparu lorsque les soldats se sont introduits dans son village et est aujourd’hui présumé mort par noyade. Deux cents personnes ont été expulsées de force de leurs propres terres.

Mesures à prendre

  • Le gouvernement ougandais doit respecter la décision de justice, mettre un terme aux expulsions, passer en revue les frontières et les réserves de chasse, et compenser les victimes.

En savoir plus   

Ils participent à Land Rights Now

Uganda Land Alliance, membre de la International Land Coalition Africa

[1] Human Rights Focus, Caritas, Action Aid et al., 2018, Apaa Crisis Report.